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La Belgique gourmande

24 octobre 2025 Association
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A ses débuts, le chroniqueur gastronomique Christian Millau (du futur guide Gault-Millau) avait intitulé un de ses papiers : « Bruxelles, troisième ville gastronomique de… France ». Derrière la boutade, se cachait une réalité : le royaume damait gentiment le pion aux meilleures tables hexagonales. D’ailleurs, le premier restaurant hors de France à avoir été triplement étoilé au Guide Michelin n’était-il pas situé à Bruxelles (NDLR : la Villa lorraine) et la capitale belge ne regorgeait-elle pas déjà de tables de haut niveau.

Quarante ans plus tard, du nord au sud, la Belgique à table n’a rien à envier à sa voisine, tant elle compte de tables d’excellence qui rivalisent avec les meilleures enseignes franco-françaises.

La gourmandise est ici une vertu nationale ! Côté friandises, la Belgique se distingue par son chocolat (aussi réputé que son homologue helvète) et la praline, inventée en 1912 par Jean Neuhaus – praline que nous (les Français) appelons « chocolats » – mais aussi le spéculoos (un biscuit croquant et aromatisé à la cannelle), qui accompagne délicieusement un café dégusté en terrasse. Ou encore le cuberdon, un bonbon en forme conique, fabriqué à partir de sucre, de gomme arabique et de saveurs de framboise.

Comment oublier la gaufre, spécialité nationale qui se décline en gaufre liégeoise (fortement sucrée et à consistance épaisse) et gaufre de Bruxelles qui ressemble à celle que le commun des mortels peut fabriquer à partir d’un simple gaufrier.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le café liégeois est une création parisienne, hommage des Alliés à la résistance liégeoise héroïque de la bataille des forts de Liège (août 1914).

Puisque nous sommes à Liège, rappelons la fierté locale : les boulets à la sauce tomate, une préparation de viande hachée façonnée en grosses boulettes mijotées dans une sauce au sirop de Liège.

Tournons-nous vers le nord du pays, en particulier vers la côte, qui propose de délicieuses tomates-crevettes (épluchées à la main… au Maroc) et le waterzooi, plat traditionnel à base de bouillon remontant au Moyen-Âge, qui peut être préparé à la gantoise (poulet) ou à l’ostendaise (poisson).

Autre spécialité flamande, l’anguille au vert (paling in ‘t groen en VO), de l’anguille d’eau douce servie dans une sauce aux herbes vertes (d’où le nom).

Enfin, les deux plats phares de la cuisine belge : le moules-frites (la frite, sujet de débat entre la France et la Belgique, les historiens tendant à situer l’invention de la frite au début du xixe siècle à Paris, mais bon, le débat n’est pas clos) et le filet américain (un tartare assaisonné en salle par le maître d’hôtel ou le serveur), inventé par le Belge Joseph Niels en 1924. Un délice pour qui aime la viande crue.

On ne peut achever ce survol des gourmandises belgicaines sans parler de la bière – autre trésor national – et du vin. En effet, depuis quelques décennies, la Flandre comme la Wallonie se sont mises à la production de vins plus qu’honorables, en blanc surtout, bulles comprises.

Mais la grande affaire reste la bière artisanale, qui s’exporte dans le monde entier et ravit les amateurs avertis. On distingue les bières trappistes et les bières d’abbaye. Pour bénéficier du label de trappiste la bière doit être brassée entre les murs d’une abbaye trappiste (cistercienne) et sous la supervision de moines trappistes. Actuellement en Belgique, seules cinq bières peuvent se prévaloir de cette appellation (Chimay, Orval, Rochefort, Westmalle, Westvleteren). Quant aux bières d’abbaye, ce sont des bières qui ont un lien avec une abbaye mais beaucoup plus souple. Il s’agit le plus souvent d’un lien historique avec une brasserie, existante ou ancienne, ou de bières brassées selon des recettes monastiques traditionnelles.

La Belgique, terre de cocagne !

 




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